Panama City : vers une réserve stratégique de Bitcoin, sous l’œil bienveillant du Salvador
- Julie Poitoux
- 19 mai
- 2 min de lecture

En bref
Le maire Mayer Mizrachi a lâché un simple tweet – « Bitcoin Reserve » – laissant entendre la création d’un trésor municipal en BTC.
L’idée germe après une réunion avec Max Keiser et Stacy Herbert, conseillers de la stratégie Bitcoin d’El Salvador.
Panama City accepte déjà BTC, ETH, USDT et USDC pour taxes et amendes depuis le vote du 16 avril 2025.
Aucun texte n’est encore déposé : la collaboration avec l’Assemblée nationale sera décisive.
Si le projet aboutit, la capitale panaméenne rejoindra l’Arizona, le New Hampshire ou l’Ukraine, tous partisans d’une réserve en bitcoins.
De la rumeur au projet officiel
Un seul mot sur X (« Bitcoin Reserve ») a suffi à mettre la cryptosphère en ébullition. Le timing n’est pas anodin : Mayer Mizrachi prendra la parole à la Bitcoin 2025 Conference de Las Vegas début juin. L’édile veut manifestement tester la température avant d’annoncer un plan formel devant la scène internationale.
Une infrastructure de paiement déjà opérationnelle
Depuis le 16 avril 2025, les contribuables peuvent régler impôts, contraventions et permis en BTC, ETH ou stablecoins. Techniquement, un partenaire bancaire convertit instantanément les cryptos en dollars (la monnaie légale du pays) afin de rester conforme à la réglementation panaméenne. Cette passerelle constitue la colonne vertébrale sur laquelle une réserve de BTC pourrait s’appuyer.
Mentor salvadorien et transfert de savoir-faire
La rencontre avec Max Keiser et Stacy Herbert ne s’est pas limitée aux photos : mining, éducation financière et même intégration du manuel What Is Money? dans les bibliothèques municipales étaient au menu. Panama City espère répliquer la feuille de route salvadorienne – mais en choisissant la réserve stratégique plutôt que le statut de monnaie légale, jugé trop lourd politiquement.
Ce qu’il reste à faire
Cadre légal : le maire devra convaincre l’Assemblée nationale de modifier le budget pour inclure du BTC à l’actif.
Gouvernance : déterminer qui signe les clés, comment sont stockés les coins et quelles règles encadrent leur vente éventuelle.
Transparence : publication périodique d’une preuve de réserve on-chain pour éviter la controverse qu’a connue le Salvador.
Pourquoi c’est stratégique pour l’Amérique centrale
Diversification budgétaire : détenir un actif non corrélé au dollar peut servir de tampon face aux chocs extérieurs.
Rayonnement régional : après l’exemple salvadorien, un second pôle Bitcoin consoliderait l’image d’une « Bitcoin Belt » centraméricaine.
Effet d’entraînement : si la capitale panaméenne franchit le pas, d’autres municipalités (voire l’État fédéral) pourraient suivre, accélérant l’adoption institutionnelle du BTC.
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