VBILL : le premier fonds tokenisé de VanEck débarque simultanément sur quatre blockchains

Julie Poitoux
15 mai
2 min de lecture

En bref

VanEck et Securitize lancent le VanEck Treasury Fund Ltd. (VBILL), leur premier fonds tokenisé adossé à des bons du Trésor US.
Disponibilité multi-chaîne : Avalanche, BNB Chain, Ethereum et Solana, avec l’interopérabilité assurée par Wormhole.
Ticket d’entrée : 100 000 $ sur Avalanche, BNB Chain et Solana ; 1 M $ sur Ethereum.
Infrastructure de marché : Securitize (tokenisation & transfer agency), State Street comme dépositaire, Redstone pour l’oracle de NAV quotidien.
Vise la même niche RWA que les fonds BUIDL (BlackRock) et BENJI (Franklin Templeton).

Un fonds tokenisé vraiment multi-chaîne

Avec VBILL, VanEck choisit d’emblée le cross-chain plutôt que la mono-chaîne : les parts du fonds sont frappées sur quatre réseaux dès le lancement, une première pour un gestionnaire tradi. Le bridge Wormhole garantit la portabilité des parts et donc la liquidité, tout en laissant aux investisseurs la liberté de choisir leur écosystème natif — EVM, Solana ou Avalanche.

Trésorerie on-chain : comment fonctionne VBILL ?

Souscription USDC 24/7 via la plateforme Securitize, avec émission instantanée de parts VBILL.
Collatéral intégral : les souscriptions servent à acheter des T-Bills très courts (≤ 1 an) conservés chez State Street.
Oracle Redstone pousse le NAV quotidien sur chaîne ; les parts reflètent donc la valeur réelle du portefeuille en temps quasi-réel.
Rachats atomiques : les parts peuvent être converties en USDC à tout moment, offrant une alternative blockchain aux money-market funds traditionnels.

Des seuils d’entrée élevés… pour l’instant

Le ticket minimum — 100 k$ ou 1 M$ selon la chaîne — réserve VBILL aux institutionnels et grandes trésoreries crypto. VanEck justifie ce choix par des contraintes de conformité (qualified purchasers) mais n’exclut pas de baisser la barre si la réglementation évolue ou si une version « retail » voit le jour, à l’image du récent BSN/BlackRock sur Stellar.

BUIDL, BENJI… et maintenant VBILL : la bataille des RWA

Après les offensives de BlackRock et Franklin Templeton, VanEck mise sur la diversification multi-chaîne pour se distinguer : une couverture plus large des protocoles DeFi et la possibilité d’intégrer la liquidité VBILL comme collatéral dans des pools lending/borrowing. L’enjeu : devenir la brique “cash management” de référence pour les DAO, market-makers et fonds crypto.

Pourquoi c’est important pour la DeFi ?

Programmabilité : les parts VBILL sont des tokens standard (ERC-20, SPL, etc.), donc composables avec DEX, money-markets ou stablecoins.
Réduction du risque de contrepartie grâce à une garde bancaire classique (State Street) mais une settlement layer décentralisée.
Effet réseau : plus la liquidité VBILL sera intégrée dans les protocoles, plus les taux repo on-chain pourront concurrencer ceux de Wall Street.